vendredi 17 juillet 2020

LE SILENCE.

«_ Tu ne me parles plus.

_ J’aime le silence.

_ Mais pas tout le temps!

_ A travers le bruit du vide je parcours tes formes en secret. J’admire ta beauté, je m’approche d’un peu plus près. Sans rien dire, je me concentre sur tes contours, tes yeux perçants, ton nez, tes lèvres, tes joues rougissant. Tu ne m’entends pas mais dans moi je parle, je danse sur mes mots. Je te dis que je t’aime, par le biais de mes yeux qui dégagent une lumière particulière. Une lumière qui ne se dégage pour personne sinon toi, petite, celle que j’aime et aimerai toujours. 

_ Que c’est beau. Pourquoi ne me dis-tu pas «Je t’aime» à voix haute quand même?

_ Cela perdrait son sens. Si à travers le regard tu parviens à comprendre l’amour de l’autre alors cela signifie que cet amour est vrai. Les mots ne suffisent et d’ailleurs n’existent même pas pour décrire ce sentiment d’amour profond. Cette peur de perdre l’autre. Cette envie d’être à ses côtés. Ce sentiments d’être pauvre quand une des moitiés part, ce sentiment d’être aimé malgré les regards.

_ Ce regard dont tu parles, je le connais bien. A mon tour je t’observe, je créée des liens entre cette mysticité et cet amour mélangés. Nu, devant moi, je te dévisage sans que tu le saches. J’ai l’impression de te découvrir pour la première fois à chaque instant. A présent, je peux reproduire cette image à l’infini. Quand je me sens seule, quand tu laisses vide le lit que l’on partage, moi et mon image.

_ Je ne te laisserai jamais vide. Comme tu le dis, tu as ma photo gravé dans ton regard. Tu peux m’observer autant que tu le voudras, je sais que tu ne m’oublieras pas. Je remarque dans tes mots l’essence de cet amour merveilleux que tu tentes de me décrire. Toi non plus, tu ne me cries pas «Je t’aime» à tout instant. Cela est dû au fait que tu n’en a point besoin, tu sais que je le sais. Et à mon tour, je sais que tu le sais. Nous savons que l’autre le sait et c’est cela qui le rend beau notre amour. Il est insaisissable. Invisible mais le plus flagrant de tous les amours. Veux-tu que je crie notre lien? Que je le dévoile au monde où que je ne lui dise rien? Je n’ai point besoin de lui expliquer, il verra sans doute, ce n’est pas très compliqué.

_ Promets moi que tu ne m'abandonneras pas.

_ Sylvie…

_ Promets le moi.

_ T’abandonner me serait impossible puisque t’abandonner impliquerait l’oubli de ton image, de ta psyché, de toi. L’oubli de nos moments, de notre vie ensemble. T’abandonner signifierait  effacer tout ce que je connais. Comprends que j’ai besoin de toi. Ne crois-tu pas que moi aussi j’ai peur de l’abandon. Peur de perdre de vue ce regard aimé que tu transmets chaque matin quand tu te réveilles et membrasses. Ne le crois-tu pas?

_ Je t’avoue que je ne l’avais jamais mis comme cela. Pardonne moi, je ne voulais pas te blesser, je voulais juste être sûre que j’étais digne d’être aimée.

_ Je t’aime Sylvie.

_ Moi aussi je t’aime petit. 


Un long silence suivit.


_ Tu ne me parles plus.

_ J’aime le silence.

_ Profitons alors.»


lundi 13 juillet 2020

LA JEUNE FILLE ET LA MORT.

Sans le comprendre

Elle hurlait sans bruit

En dansant sur le son

Elle comblait son ennui

Écoutant le bruit du vent

Assise à sa fenêtre

Elle voulait sauter

Se disait peut-être

Réussirai-je à partir

Serai-je capable de m’en sortir

Vivante

De ce cauchemar

Elle ouvrit les yeux

Se trouvait dans le noir

Emue par les couleurs sombres

La lune la parcourait

Elle ressentait les ombres

La dévisageant en secret

Quelle peur l’envahissait

Celle d’échouer

Manquer son coup

Se réveiller

Mais se sentait-elle capable

D’encombrer ses pensées

De détruire son être

De tout défigurer

La peur de perdre

La peur de blesser

Elle se disait merde

Encore des coeurs brisés

De sa faute

Pas complètement

Culpabiliser les autres

Serait plus évident

Mais non

C’était elle

Elle qui se détruisait 

Sa personne

Sa psyché

Tout ce qu’elle connaît

Alors elle tourna la tête

Se pencha en avant

Mais sans sauter

Elle pensa un moment

Veux-je vraiment détruire des vies

Faire du mal

Dévisager autrui

Perplexe

C’était très

Complexe

De décider

Comment faire

Pour réussir à se tuer

En paix

Sans remords

Seule

Elle s’endormit

Et rêva d’un jardin illuminé

Couvert d’arbres 

D’oiseaux ensoleillés

Quel beau paysage

Celui qu’elle prend pour image

Avant de se suicider

Elle rouvrit les yeux

Peureuse

Elle fit ses adieux

Pria à Dieu

De la laisser mourir

Sans pitié

Sans permettre aux autres de souffrir

Les larmes vont couler

Pensa t elle

Abondamment

Elles vont tomber 

Jusqu'à ce qu’une rivière se soit formée 

Que faire

Exister

Mais l’existence

Est bien trop compliquée

Mourir

Mourir c’est désister

Baisser les bras

Admettre que l’on a échoué

Alors

La jeune fille

Toujours assise

Laissa couler un océan

Sous ses yeux grandissants

Sûrement par désespoir

La peur du vide

Du noir

Elle regarda les étoiles

Brillant sans cesse

Lui disant 

Princesse

Regarde autours de toi

Si l’humain n’est guère ton ami

Tourne toi vers la nature

Et profite de la vie

L’instant éphémère

Qui s’offre à toi

Se brisera en un instant

Ainsi que ta joie

Donc profite

Danse

Sors de là

Trouve un sens

A ton existence

Qui certes

Peut te sembler inutile

Mais que cela est facile

A dire

A penser

Mais désormais souviens-toi

Que le monde n’est point que désarroi

Mélancolie

Tristesse

Trouve dans ce passage

De la souplesse

Aime

Observe ton entourage

Et ris

Comme si c’était la dernière fois

Puisque le monde est si drôle

Voyage dans toi

Pour trouver le destin

Que tu construiras

Au fur et à mesure

Que tu existeras

Qu’elle était triste d’entendre ce chant

Quelle belle musique

Chantée doucement

Mais elle n’était point convaincue

Elle ne méritais de vivre

Tout ce qu’elle avait vécu 

Alors

Yeux bien ouverts

Elle se prépara

Sauta bras ouverts.



Não percebo. Há uma coisa que não consigo compreender. Se nos oferecem a vida, Porque não nos deixam morrer? Não percebo. Isto é tudo tão co...